À propos de Paul Diel

Psychologue français d'origine autrichienne, Paul Diel est le créateur de la psychologie de la motivation. Soutenu par Einstein, avec lequel il a correspondu pendant de longues années, il a travaillé notamment dans le cadre du C.N.R.S. et au sein du laboratoire de psychologie dirigé par Henri Wallon.

Qui est Paul Diel ?

Né à Vienne en 1893, Paul Diel est orphelin à quatorze ans et termine ses études secondaires grâce à l'appui matériel d'un tuteur. Puis il entreprend des études autodidactes  de philosophie. Inspiré notamment par Platon, Kant et Spinoza, mais aussi par les découvertes de Freud, Adler et Jung, il approfondit sa propre recherche psychologique en établissant les bases d'une méthode d'introspection qu'il expérimentera d'abord sur lui-même.

Au départ psychologue à l'hôpital central de Vienne, il va en France après l'Anschluss, travaille à Saint-Anne jusqu'à la guerre, durant laquelle il connaîtra la dure vie des camps de réfugiés étrangers. Soutenu par Albert Einstein, avec lequel il a correspondu pendant de longues années, il entre en 1945 au Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS) où il travaillera comme psychothérapeute d'enfants dans le laboratoire d'Henri Wallon.

La biographie de Paul Diel, par son épouse Jane est un émouvant récit des péripéties de cette vie hors du commun.
Jusqu'à sa mort, survenue en 1972, Diel poursuivra inlassablement son travail de chercheur et de psychanalyste, formant un groupe d'élèves et publiant de nouveaux livres de sujets variés (l'éducation, le symbolisme, l'évolution, etc.) tous partageant la même utilisation de la méthode introspective.

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Correspondance entre Diel et Einstein

En réponse au premier ouvrage de Paul Diel, Einstein lui répond : « J'admire la puissance et la conséquence de votre pensée. Votre œuvre est la première qui me soit venue sous les yeux tendant à ramener l'ensemble de la vie de l'esprit humain, y compris les phénomènes pathologiques, à des phénomènes biologiques élémentaires. Elle nous présente une conception unifiante du sens de la vie. »

Entre les deux hommes s'établira, dès lors, une correspondance qui ne s'achèvera qu'à la mort d'Einstein.

Voici la traduction en français d'une autre lettre d'Einstein, datée du 9 mars 1937.

« Cher Monsieur Diel, 
J'ai étudié les deux tiers de votre ouvrage et j'en ai éprouvé une vive impression. Il propose une nouvelle conception unitaire du sens de la vie, à partir de l'apport de Freud, mais en l'élargissant.  Ainsi, ce n'est pas seulement un remède contre le manque de discipline de notre époque en ce qui concerne l'éthique, mais il revêt aussi la portée d'une étude philosophique qui aura, j'en ai la conviction, une place permanente dans l'histoire des idées à travers le temps.  Je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour que votre œuvre soit connue. »

[Extraits des originaux des deux premières lettres échangées entre Paul diel et Albert Einstein à l’été 1935 (conservées aux archives Albert Einstein de l’Université Hébraîque de Jerusalem)]